Doit-on utiliser de l’eau potable pour tout en camp scout ?

A force de porter les bidons, on se demande forcément un moment : dois-je utiliser de l’eau potable pour tout ? C’est que ça pèse lourd !

Nous avons alors pris le temps de lire le Guide de bonnes pratiques d’hygiène de la restauration collective de plein air des accueils collectifs de mineurs, la fiche technique numéro 3 en particulier. A la date de l’article, c’est l’édition 2010 qui est en vigueur. Vérifie qu’aucune nouvelle version n’est sortie depuis.

Quel eau pour quel usage ?

On peut regarder la Loi dans un premier temps, le code de Santé Publique rappelle surtout une évidence :

« Toute personne qui offre de l’eau au public en vue de l’alimentation humaine, à titre onéreux ou à titre gratuit et sous quelque forme que ce soit, est tenue de s’assurer que cette eau est propre à la consommation… »
(art. L. 1321-1 du Code de la santé publique)

On ne peut donner à boire que de l’eau potable donc. #CaptainObvious

Si on prend le Guide des Bonnes Pratiques, on trouve aussi les informations pour les autres usages.

Ces dispositions valent pour tous les usages domestiques, c’est-à-dire l’alimentation, le lavage des mains, la vaisselle et la cuisine, la toilette et la lessive.

Qu’est ce que de l’eau potable ?

En France, l’eau potable est distribuée par les adductions publiques : robinets, fontaines, etc. La pratique est : si aucune pancarte ne mentionne que l’eau n’est pas potable, alors c’est que l’eau est potable. Attention, ce n’est pas pareil dans tous les pays. Dans certains pays, même l’eau du robinet n’est pas potable.

Grande astuce : chaque cimetière (ou presque) en France possède un robinet d’eau raccordé à l’adduction publique. Ravitailler tout ton camp dessus nécessitera cependant l’accord du maire.

L’autre source d’approvisionnement est l’eau conditionnée : bouteilles ou petits bidons d’eau.

Si sur ton lieu de camp, tu n’as pas de robinet raccordé à l’adduction publique, deux cas se présentent :

  • une source, un puits, fontaine privée : il faut l’accord de la préfecture.
  • une source, un puits, ne servant pas habituellement : tu dois demander à faire certifier la qualité de ton eau. C’est le certificat de potabilité. Attention, il a une durée limitée et certaines sources et puits peuvent voir leur qualité se dégrader suite à de gros orages.

Le Guide des Bonnes Pratiques précise également que :

  • Purifier son eau (avec pastilles micro-pur, des filtres de randonnée etc) ne suffit pas à faire considérer l’eau comme potable. Il faut donc bien anticiper en cas de randonnée.
  • Faire bouillir son eau (technique de grand mère) ne suffit pas non plus.

Comment garder mon eau potable ?

C’est bien beau d’avoir accès à de l’eau potable, encore faut-il qu’elle le reste !

Là encore, le guide des bonnes pratiques donne plein d’indications.

  • Des bidons à usage alimentaire : il y a le petit verre et la fourchette gravés dessus. Pas de bidon à essence recyclé.
  • Des bidons propres : régulièrement désinfectés, avec des pastilles de javel, le mode opératoire précis est décrit dans le guide de bonnes pratiques (page 18)
  • Des bidons dédiés à l’eau potable : si tu mets de l’eau non potable dans un bidon, tu dois redésinfecter. Astuce simple : écrit en énorme au marqueur "potable" dessus.
  • Des bidons fermés : soyons forts dans la chasse aux bouchons baladeurs.
  • Des bidons correctement stockés : en hauteur et à l’ombre pour limiter la prolifération bactérienne.
  • L’eau des bidons renouvelée : vider régulièrement l’eau des jerrycans (tous les jours à minima). Cela veut aussi dire que tu ne peux pas demander à l’agriculteur du coin de te mettre à disposition une citerne à eau (sauf s’il change l’eau chaque jour).

Et si je fais venir de l’eau avec un tuyau ?

  • Laisser couler l’équivalent de la longueur du tuyau avant de commencer à l’utiliser. L’eau stagnante du tuyaux est plus chaude, tu le sentiras quand elle sera totalement sortie.

Et les gourdes ?

  • Inviter les jeunes à régulièrement nettoyer leur gourde.
  • Leur faire changer l’eau régulièrement : on ne part pas en rando avec l’eau remplie il y a trois jours et qui a macéré au soleil.
PS

Crédit photo :
Antoine VINTACHE

Source :
Guide de bonnes pratiques d’hygiène de la restauration collective de plein air des accueils collectifs de mineurs

Publié le (mis à jour le )