Le camp des jeannettes syriennes d’Alep

Guides de Syrie

Je m’appelle Maya, je suis syrienne, j’habite à Alep et je suis une jeannette? scoute Saint Michel –Groupe N° 8– qui compte une cinquante de jeannettes.

D’abord, je voudrais vous faire un clin d’oeil sur mon pays : “La Syrie” qui a joué un très grand rôle dans l’histoire de l’humanité. On l’a souvent décrite comme le berceau des civilisations et du christianisme. Sur cette terre aussi l’homme allait découvrir les secrets de l’agriculture et inventer le premier alphabet …

Jeannettes syriennes d’Alep

À partir de cette information, mes cheftaines ont choisi le lieu du camp 2005, C’était Maloula : un village chrétien où les habitants parlent encore la langue de Jésus Christ (l’araméen).

Jeannettes syriennes d’Alep
jeannettes syriennes d’Alep

"Cueillons les fruits du présent de la racine du passé". C’était le thème général de notre camp cette année où on a comparé notre mouvement à un arbre. Les caravelles ressemblent à la racine, les guides ressemblent au tronc, alors que nous, les jeannettes, ressemblons aux fruits.

Le panneau de charte du groupe de jeannettes
Le thème qui est presenté par les caravelles, les guides et les jeannettes

Mais comment peut-on être les fruits qui donnent la bonne forme, le bon goût et la bonne odeur à cet arbre ?
Un fruit a besoin de beaucoup de choses pour être bon, il a besoin de l’eau, de l’oxygène, du fumier …

Et nous aussi on a besoin de beaucoup de choses pour être de véritables fruits. On a besoin de l’héritage du passé pour profiter des expériences de nos ancêtres, on a besoin de l’autre pour vivre en communauté et échanger la joie et la tristesse de la vie, tout simplement on a besoin de vivre. C’est pourquoi mes cheftaines ont décidé de nous faire vivre la vie d’une autre. Oui, on a joué la vie d’une autre sans savoir qu’on jouait une vie. Pour simplifier cette idée il faut tout d’abord savoir qui est l’autre ? C’est la “Sainte Thècle” ou "Mar Takla"

L’histoire de cette Sainte :

Née en l’an 27 à Konia en Asie mineure, elle était belle et cultivée, issue d’une famille noble et riche. Elle passait beaucoup de temps devant le miroir, et dépensait beaucoup d’argent à acheter des vêtements et des bijoux.

En l’an 45, elle rencontra Saint Paul qui la convertit au christianisme à l’âge de 18 ans, elle le suivit dans ses voyages en sacrifiant tout ce qu’elle avait de plus cher : ses finances, sa famille, sa religion …

Elle a pu échapper miraculeusement à plusieurs tourments cruels, comme les lions, les taureaux, les serpents qui, au lieu de la dévorer, l’ont protégée.

Elle a passé sa vie à convertir les gens au christianisme pour sauvegarder leurs âmes, c’est ainsi qu’elle arriva à Maloula où elle passa de nombreuses années.

C’est là et suite à ses prière que la montagne s’ouvrit pour lui permettre d’échapper à ses persécuteurs. C’est l’histoire de Sainte Thècle que l’on a vécu quotidiennement durant ce camp.

Pour la 1ére partie de l’histoire "La coquetterie"

Le thème qui est presenté par les caravelles, les guides et les jeannettes

On a joué à un jeu où à chaque fois qu’on peut répondre aux questions on gagne de l’argent, et à la fin du jeu il y avait un souk (marché) avec plein de choses qu’on aime : jeux, poupée, bonbons et chocolats, vêtements, histoires et quelques photos de Jésus Christ. Chaque jeannette? a acheté ce qu’elle avait envie …

Le but du jeu : à la fin, on a découvert qu’aucune jeannette n’avait pensé à acheter une petite photo de Jésus, comme s’il n’y avait pas une place de Lui dans notre vie, et ça ressemblait à la jeunesse de Sainte Thécle quand elle était païenne.

Pour la 2ème partie de l’histoire "le sacrifice"

On a joué un jeu avec les signes de piste et des messages écrits en arménien, où à chaque fois qu’on ne peut pas répondre aux messages il faut sacrifier une fille de la sizaine.

Le but du Jeu : À la fin du jeu on a découvert qu’à chaque fois qu’il fallait sacrifier quelqu’un, on se disputait parce que chaque jeannette avait un rôle dans la sizaine, et c’était très difficile pour nous de choisir une victime. Alors que Sainte Thècle a pu volontairement sacrifier tout ce qu’elle aimait.

Ce jour là on s’est mortifiées. C’est-à-dire on n’a pas bien mangé, ça nous gênait au début, mais quand on a su que nous avions vécu une partie du tourment de Sainte Thècle, on a accepté cette idée courageusement.

Pour la 3ème partie de l’histoire "le dépôt"

Les cheftaines nous ont donné un dépôt pour chaque sizaine qu’il fallait garder pour le transmettre aux autres.

Le but du jeu : le dépôt ressemble à la religion qu’il faut bien garder en nous, et en même temps transmettre aux autres.

Toutes les sizaines n’ont pas pu garder le dépôt, alors que Sainte Thècle a pu supporter tous les tourments pour diffuser le christianisme.

Après ce jeu on a fait une ballade où on s’est promenées en passant par le rocher ouvert jusqu’à notre arrivée, d’où jaillissait la source au sein de cette grotte. C’était formidable.

C’est la photo de ma sizaine - je suis la fille en vert

Enfin, on a fêté ensemble la diffusion du christianisme après le martyre de Sainte Thècle et on a décidé : nous aussi, nous vivrons comme cette Sainte qui a pensé aux autres avant de penser à elle-même, et ainsi devenir un bon fruit pour les autres.

Devant le coin de prière, on a prié Dieu pour nous aider à supporter les difficultés de la vie et pour pouvoir être les bons fruits dans tous les lieux.

Le coin de prière
Devant le coin de prière on a prié Dieu pour nous aider à supporter les difficultés de la vie et pour pouvoir être les bons fruits dans tous les lieux.

Et on a fait une maquette en souvenir de l’aventure que nous avons vécu à la lumière de celle de Sainte Thècle, et partagée avec Dieu dans toutes ses étapes.

Maquette souvenir de l’aventure

Avant de dire au revoir, je voudrais demander à tout le monde d’être un bon fruit pour les autres.

Insigne des guides de Syrie

Maya

PS

Source : Scout Saint Michel à Alep

Publié le (mis à jour le )