Tom Novembre

Chanteur et comédien, Tom Novembre est notamment connu du grand public pour son rôle dans la série télévisé "Caméra Café". Après cet article, vous le connaitrez aussi pour le fait qu’il a également été scout. Témoignage.

« A sept ans, j’étais louveteau? en Lorraine, Éclaireuses et Éclaireurs de France de Nancy. Mes parents avaient pris cette décision pour que je me retrouve avec d’autres mômes.

A quatorze ans (en 1973), je suis passé aux éclaireurs. J’ai fait ma promesse mais je ne donne plus ma parole d’éclaireur?. Alors, que mon frangin - Charlélie Couture - ça le suit encore pour maintenant.

Je me souviens de ce qu’on appelait les explos : livrés à nous-mêmes, nous partions durant 2 ou 3 jours. Nous n’avions pas de mono sur le dos, on choisissait notre itinéraire avec des cartes et surtout on s’arrangeait pour croiser celui des filles.

Chez les Éclaireurs, j’ai appris à bricoler avec ce qui me tombait sous la main. On nous apprenait à construire un four avec de la terre et des cailloux et, même si c’était un jeu, on était fier de faire notre popote là-dedans. Le vrai challenge consistait à réaliser un pont ou une table en bois avec une hache, de la ficelle, un marteau et dix clous. Il fallait trouver des trucs, des systèmes d’emboitage avec les outils du bord.

J’ai appris aussi à lire une carte. Le sens de l’orientation, c’est utile tout le temps. Paradoxalement, j’ai appris ça à la campagne et je le mets maintenant en pratique en ville.

Toutes ces activités de plein air pratiquées ensemble, ça nous cimentait. Les engueulades, les crises d’autorité, se répartir le boulot selon les compétences des uns ou des autres... c’était comme une micro société. Il y avait les bricoleurs, les manuels, les débrouillards, les intellectuels et les suiveurs.

En comparaison, je garde un moins bon souvenir des colonies de vacances. En colo, nous étions dans des dortoirs, dans des baraquements, dans des cours intérieures entourées de murs. Et les sorties, c’était la promenade obligatoire où personne ne rigolait. Cela dit, en colonie, j’ai vu des monos répéter et jouer des sketchs et j’ai récupéré l’idée pour les éclaireurs.

L’un des deux racontait l’histoire d’un chef d’orchestre qui tuait ses musiciens lorsqu’ils se trompaient et qui finissait par se suicider, en reniflant sa chaussure, quand il se trompait à son tour ! J’avais réussi mon coup : c’était mon premier succès public et j’étais content d’avoir fait rigoler tout le monde. Ces petites choses fortifient, dans le sens où on se met à y croire.

Même si ma vocation d’artiste ne s’est pas déclarée ce jour-là, c’était un début. Pour la première fois, je jouais devant trois cents personnes. »

Portfolio

PS

Source : « Scouts Toujours ! » Amélie de Turckheim et Dolorès Gonzalez

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