Tu seras de quart le long des plages, dans les petits ports bretons.
Tout sera calme autour de toi. Il te faudra veiller seul, attentif à la marée qui déposera doucement les canots sur le sable, ou qui lentement rendra la vie à la flottille endormie par l’échouage. Tu auras parfois à trimer dur pour que tout se passe bien, que les bosses ne lâchent pas ni les grappins ne dérapent. Il y aura les défenses à vérifier, il faudra peut-être réveiller le chef si le temps se gâte… Parfois il n’y aura qu’à regarder, attendre, au risque de t’endormir. Que faire pour tuer le temps ?
Je t’en prie, ne le tue pas… On n’en a pas tellement. Pourquoi consentir à ce que ces heures soient perdues ?… Tu as le ciel au-dessus de toi, as-tu pris le temps de le regarder ? Il n’est pas vide ni mort.
Le monde des étoiles tourne au-dessus de ta tête, tes canots en portent les noms, as-tu cherché à les reconnaître ?
Elles te parlent de l’immensité du monde. Elles reflètent l’infinie grandeur de Dieu qui les a faites.
Et pendant que tu contemples le ciel, Orion a viré sur l’horizon. A des millions d’années-lumière les astres continuent leur ronde… imperturbablement.
Pourquoi ne ferais-tu pas de ces veillées une Veillée ?
Écoute le Christ. Il parle à qui sait l’entendre. Il veillera avec toi… si tu le veux.
Ne tue pas le temps…
Père Damien AVRIL, aumônier du Groupe Jacques Cartier de Casablanca