L’argent en camp à l’étranger

Afin de t’éviter des plans galères, découvre nos astuces pour tout ce qui concerne l’utilisation d’argent à l’étranger !

Dans cet article, rédigé par plusieurs chefs partis en camp à l’étranger, découvre nos retours d’expérience, qui sont autant de pièges que nous te permettons d’éviter :

  • La possibilité d’une carte bancaire scoute,
  • L’activation de la carte bancaire avant de partir pour éviter d’être bloqué,
  • Le fameux plafond de retrait d’espèce que tu exploses à chaque camp à l’étranger dès lors que tu as plus de 20 jeunes,
  • Comment déplacer des liasses entières de billets sans se les faire piquer,
  • Comment s’en sortir avec un budget en devises, dans une monnaie qui ajoute un tas de 0 et qui est imprononçable ?

On te raconte tout !

Payer à l’étranger par carte bancaire

A éviter à tout prix : l’utilisation d’une carte bancaire personnelle. En effet le mélange de comptes personnels et de comptes associatifs n’a jamais fait bon ménage. A la moindre erreur (et on en fait plus souvent sur les camps à l’étranger), tu peux être la cible de soupçons de détournement des fonds. Cela crée toujours un malaise.

Ton groupe scout peut demander à sa banque une carte bancaire internationale. C’est celle-là que nous te recommandons de prendre. Elle permet :

  • de retirer des espèces à l’étranger,
  • de régler dans beaucoup de magasins.

En fonction des pays, il n’est pas toujours possible de payer par carte bancaire, en particulier dans les régions plus reculées où nous pouvons nous rendre en camp. Autre piège : tous les magasins n’acceptent pas forcément ton réseau de carte bancaire (Visa ou Mastercard).

Tout paiement par carte bancaire subit des frais bancaires : des frais fixes tout d’abord (un montant identique à chaque opération avec la carte) et des frais variables (un taux par opération). Renseigne-toi auprès de la banque de ton groupe pour connaitre ces frais. D’une manière générale : moins tu utilises la carte, mieux c’est. Ainsi, ne l’utilise pas pour payer 10 €. Si tu as un 1 € de frais par opération, ça fait mal. C’est d’autant plus valable quand tu règles en devises et non plus en Euros.

Si tu as une carte bancaire toute neuve, il te faudra la déverrouiller. Pour cela, la manipulation est en général de retirer une première fois des espèces dans un distributeur de la banque. A penser absolument avant de partir, sinon ta carte ne servira à rien.

Payer à l’étranger en espèces

Le moyen de paiement universel est de régler en espèces, dans la devise locale. Dans certains pays pauvres cependant, régler en devises européennes est très apprécié mais attention au taux de conversion qu’on t’appliquera alors, souvent abusif.

Pour obtenir des devises locales, deux solutions :

  • Tu pars avec : mais les banques françaises sont souvent peu intéressantes surtout sur des devises un peu atypiques,
  • Tu ne pars pas avec. Tu as alors deux solutions : partir avec des Euros en espèce, ou retirer de l’argent sur place, en devise.

Dans tous les cas, si tu as un important montant d’espèces avec toi (l’équivalent d’un budget de camp en liasse de billets peut atteindre 10 cm d’épaisseur !), divise-le entre plusieurs personnes. Cela limite les risques de se voir voler la caisse entière. Si tu divises entre plusieurs personnes, note sur une feuille qui a combien. Ainsi, quand la caisse "commune" est vide, tu demandes à un des porteurs d’espèces de la mettre à son tour dans le pot commun. Évite les délires de type : "untel paie, puis un autre, etc.". C’est rapidement un casse-tête. Imagine que chaque "porteur de monnaie" est une mini-banque. Quand le collectif a besoin d’espèces, tu "retires" auprès de cette banque virtuelle, en notant bien combien.

Si tu viens avec des Euros que tu dois convertir, alors lance un grand jeu géant avec tes scouts. Dans le quartier, trouve la boutique qui donne le plus de monnaie locale pour 1 €, et après, tu convertis tout dedans. Tu en profites aussi pour que chaque jeune convertisse son argent de poche. Là aussi, ne prends pas en charge ce genre d’opération toi-même, c’est très vite l’enfer. Cela prendra entre 1 et 2 heures dans la banque ou chez l’agent de change, mais c’est ainsi. Rappelle un détail important : ce qui est devenu pièce ne pourra plus être reconverti ensuite en Euros.

Astuce piège : si tu viens avec des Euros que tu dois convertir, ce n’est possible que si tu arrives dans le pays un jour et une heure où les banques sont ouvertes. Le petit détail qui te plante bien si tu n’as pas fait attention. Il existe toujours des bureaux de change dans les capitales à heures d’ouverture très larges … mais ils sont aussi avec des commissions très larges !

Si tu retires avec la carte bancaire, tu peux le faire dans n’importe quel distributeur, c’est le taux de conversion de ta banque qui s’appliquera. Les distributeurs détectent en général ta langue avec la carte bancaire, ce qui aide pour réussir à sélectionner les montants. À défaut, ils s’afficheront en anglais.

Le problème du plafond de carte bancaire

Chaque carte bancaire a des plafonds : plafond de paiement (rarement atteint), mais surtout plafond de retrait en espèces. Ce plafond est différent entre des opérations réalisées en France et à l’étranger.

Ce plafond tourne souvent autour de 800 € par semaine, mais il varie selon les banques. Si tu dépasses le plafond, tu n’as plus le droit de retirer des espèces. C’est alors la galère : relever un plafond sur des comptes associatifs est compliqué (voire impossible quand ton compte de groupe appartient à un compte national, cas des SGDF? par exemple). Le plafond est calculé de manière glissante : la somme des retraits d’espèces des 7 jours précédents ne doit pas dépasser le plafond.

Imagines que tu dois régler le lieu de camp à 500 €, en espèces. Il ne te reste plus que 300 € d’espèces pour la semaine. Si tu dois payer des transports, et acheter à manger en espèces, tu vas vite avoir un gros problème. Situation vécue : "avec les espèces qui restent, soit nous payons le métro, soit nous achetons à manger, nous ne pouvons pas faire les deux".

Alors anticipe !

Essaie d’estimer tes besoins en espèce. C’est assez simple : le lieu de camp, les transports locaux, et la nourriture de la première semaine. Scénario pessimiste, mais qui est possible. Si tu vois que tu dépasses le plafond, retire des Euros en France dans les semaines qui précèdent le voyage, et pars avec. Par expérience, avec des groupes de 20-30 personnes, partir avec un plafond d’avance est une bonne approche. Il vaut mieux trop d’espèces que pas assez.

À la fin du camp d’été

Calcule au plus juste tes espèces en devises encore nécessaires. Aucune pièce ne doit rester puisque tu ne pourras pas les convertir. Une solution est d’acheter un peu plus à manger ou des extras au supermarché, ça fera plaisir en plus.

Suivre son budget en devises

Ton budget a été fait en Euros en France pour le dossier de camp. Problème, dans un pays étranger, c’est souvent une devise.

Nous te recommandons alors de convertir ton budget de camp en devise et de ne raisonner qu’en devise. C’est beaucoup plus simple à penser, et nous connaissons tous notre capacité intellectuelle en camp. Souvent, ça ajoute juste quelques zéros sur les lignes mais bon. :)

Pour convertir ton budget en devise locale, c’est facile, il suffit de prendre le taux de change actuel, et de multiplier. Exemple : 1€ vaut 28 trucs ("truc" est la traduction universelle d’une monnaie locale imprononçable ;-) ). Ton budget de nourriture de 1000€ devient donc 28 000 trucs. Youhou, on va manger un max ! (ou pas)

Sauf que les frais bancaires arrivent. Tu es peut-être un petit trop optimiste.

Pour ma part, en regardant les conditions de la banque du groupe, je considère que 3% des achats partent à la banque (commission fixe + variable). C’est un exemple, à évaluer de ton côté. Pour éviter des mauvaises surprises, je diminue mon budget en conséquence : les 28 000 trucs d’intendance deviennent 27 160 trucs. C’est de la grosse maille, c’est pessimiste mais un budget sérieux est un budget prudent.

Portfolio

PS

Fiche technique proposée par Seb, enrichie par les retours d’expériences des chefs, membres de LaToileScoute, qui sont déjà partis à l’étranger.

Publié le (mis à jour le )