5- Du samedi 22 au samedi 29 juillet 1961 : retour au Vercors

Samedi 22 juillet

Clairon
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Le lever eut lieu à 9 h. Certains ont entendu vers les 6 h le réveil de l’infanterie et de l’artillerie. Les chefs donnent un petit déjeuner provisoire : un bout de pain et de chocolat. Les patrouilles partent chacune leur tour : nous parlons un peu avec les soldats et nous rencontrons un scout (un grand !) musulman très sympathique. Le Père Turck qui a justement des connaissances dans cette compagnie rallia le camp en... Jeep !

Escargot
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Nous arrivons au camp à 10 h et demie. Là, nous faisons le rangement, la cuisine, le déjeuner. Après la sieste, il y a des épreuves. J’en profite poir passer mon épreuve de nature avec François et réviser mon Morse avec Jean-Pierre. Il me l’a fait passer à 16 mots minute ! C’est assez dur. Après, pour ma première classe, je l’ai passé à 24 mots/min mais je n’ai pris que quelques phrases et quelques lettres. Tant pis, je repasserai la prochaine fois. Après, il y a eu dîner et veillée.

Le Père Turck rallia le camp en Jeep...
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Dimanche 23 juillet

Ballon de rugby
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Aujourd’hui, lever à 8 h. Après la toilette, les couleurs, la messe, le petite déjeuner, une inspection (hélas) nous faisons un rugby du tonnerre. Si bien que nous oublions l’heure de la cuisine. Nous revenons en vitesse au camp mais nous ne déjeunons pas trop en retard. Après la sieste, le chef nous a annoncé que l’après-midi serait consacré à la préparation du feu de camp de judi (je ne m’en rappelle plus, mais je crois que c’était ce jour-là). Les Cerfs avaient une parabole à mimer : l’enfant prodigue. Le Père Turck nous conseille tandis que le Père Archambaud, arrivé depuis peu de jours regarde. J’avais un rôle de petit cochon, il paraît (d’après la maîtrise et la "prêtrise") qu’il m’allait très bien (!?).

Les ’spectateurs-dirigeants’ : les Pères Archambeau et Turck
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Ensuite il y eut la cuisine et le dîner à 6 h 30 ! Heure inhabituelle ! À chaque question, le CP répondait par un sourire qui nous agaçait à la fin. Sous la menace du lynchage, il nous révéla enfain que le "Grand jeu" commençait ce soir. Après le repas, les chefs nous rassemblèrent au Kraal [1]. Voici le thème du Jeu : nous devons stopper un convoi allemand de ravitaillement qui allaient ravitailler (évidemment) un poste. ces "Deutschern" étaient représentés par la troupe d’Issy-les-Moulineaux qui campait à côté (à 550 m). Les Hirondelles doivent attaquer le poste à ravitailler et les Lynx qui s’étaient pour l’occasion tous barbouillés de noir et avaient coiffé des casques américains et français et français, devaient aller repérer le convoi et nous rapporter les renseignements. Le reste avions rendez-vous au PC que nous établirions un peu plus loin.

Le thème du Grand jeu illustré
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Après s’être installé au PC, nous attendons les renseignements qui ne viennent pas. La patrouille "Deuxième bureau" a dû avoir des ennuis. Enfin nous partons. mais le résultat fut désolant. Nous ne pouvons trouver ni les "allemands" ni les autres patrouilles. L’heure de la trêve arrivée, nous repartons (la trêve est de 0 h à 5 h). Un "jus" réconfortant nous attend au PC et après, nous nous recouchons dans nos duvets... sans les Lynx qui arrivent à 1 h et les Hirondelles qui sont revenues bredouilles.

Une ombre chinoise pendant le Grand jeu...
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Lundi 24 juillet

Nous nous levons une demi-heure avant la fin de la trêve, donc à 4 h et demie. Nous rangeons le camp et partons, les Cerfs et les Castors, attauqer et en même temps se renseigner sur les positions stratégiques et tactiques de "l’ennemi". Nous nous faisons malheureusement repérer. Nous reculons sous le nombre mais les renforts arrivent bientôt et c’est l’attaque générale qui finit par la fuite éperdue, sauf quelques courageux qui furent bientôt pris (dont le CT, l’ACT et l’intendant !), fuite de la troupe d’Issy en direction de la Fontaine de Gerland, plus loin encore que celle de l’Adret.

Un Grand jeu très actif !
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Les Lynx attaquèrent par surprise mais un moment, la troupe d’Issy se ressaisit : derrière eux accouraient les Éperviers [2] disaient-ils, mais quand ceux-ci furent plus prêt, ô déception, ce n’étaient que les Hirondelles qui sont avec nous [3] ! Cette fois, ce fut la fuite [4]. Nous n’avions qu’à ramasser le ravitaillement dont nous laisson tout de même un petit quart et nous rentrons au camp avec les prisonniers que nous attachons ou nous donnant leur parole qu’ils ne partirons pas restent libres. Tous les captifs optèrent bientôt pour la deuxième solution. Jean-Pierre Galand et André Ohran partent à l’eau et ne reviennent pas ce qui nous fait attendre pour le petit déjeuner. Après avoir beaucoup attendu, nous le prenons tout de même.

Les deux « chercheurs d’eau » arrivèrent enfin après deux heures d’absence : ils n’avaient pas pu retrouver leur chemin !...

Après leur arrivée et la relève des sentinelles, nous déjeunons. Durant la sieste, malgré leur parole, l’intendant et le gars pris partirent : nous trouvons leur place vide à leur retour. Aussi la surveillance fut-elle renforcée.

avion
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Le reste de l’après-midi changea complètement la situation : en effet, nous avions décidé de changer secrètement de camp. Nous partons donc en petits groupes. Quand soudain un "Cessna" de l’armée volant à très basse altitude se mis à tourner, piquer, virer, remonter au dessus du petit groupe que nous formions, Pio, autrement dit Pierre-Olivier Guy-Grand (le lecteur comprend très bien l’utilité du surnom), Daniel Sowezyk, Alain antonini et moi d’une manière bizarre. Lorsque soudain (est-ce un complot dont le pilote faisait partie ?) toute la première d’Issy [5] déferla autour de nous en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Nous nous rendons et la "1ère" récupéra sa mangeaille. C’est ainsi d’ailleurs qu’elle le récupéra presque entièrement (sauf ce qui avait été mangé par nos soins). Aussitôt arrivés au nouveau camp, tout le monde se cacha et se tut. Mais comme le soir tombait et que rien ne se passait, nous avons mangé et nous nous sommes couchés en patrouille.

Adieu le ravitaillement...
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Mardi 25, mercredi 26 juillet

Porridge
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Le lendemain nous allons tous au camp de la 32e (Le jeu s’était fini à 6 h du matin) où nous prenons un porridge collectif. Puis après nous partons à notre camps de la Beaume. Le reste de la journée se passa calmement. le soir, Alain Darfour et Jean-Pierre Galand, ainsi que la patrouille des Castors partirent en raid. le lendemain après-midi il y eu répétition pour le feu de camp et épreuves.

Petit cochon
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Jeudi 27 juillet

Aujourd’hui, un autre grand jeu nous attend : pendant que la maîtrise s’en va se reposer, les CP font les chefs, la prêtrise, heureusement, ne change pas tansdis que dans les patrouilles l’ordre est inversé : les novices sont les CP et les seconds...les novices ! Cela commença le matin. Tout alla très bien : le lever se passa bien, les couleurs furent montées dans les règles de l’art et tout et tout. L’après-midi, sous la direction du CT temporaire Jacques Franchetti, un grand jeu nous réunit près de la fontaine de l’Adret. C’est un jeu d’approche

Jeu d’approche
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suivant les règles classiques : il faut rentrer dans un camp délimité d’avance sans se faire voir. Est-ce un hasard, je rentre le premier. Il

Chocolat
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s’en est d’ailleurs fallu de peu : un scout "défenseur" était préalablement monté sur une tour de gué montée sans doute par des scouts il y a assez longtemps. Je suis d’ailleurs suivi par Yvon Robillard. Aussitôt les défenseurs s’en vont au camp défendre le chocolat du goûter, en l’occurrence le butin. Enfin nous gagnons. Puis nous rentrons au camp pour commencer à ranger pour le départ de demain.

La plate-forme craque...
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Là, il se passa un petit incident qui failli être un accident :un "CP" (novice, car le jeu n’était pas officiellement terminé) vient voir nos installations. Il monte sur la plate-forme pour voir ce que cela donnait. Je monte aussi te je commence à la faire bouger en disant : "Tu peux voir, c’est du solide !". À ce moment-là, un "crac" sinistre se produisit et hop !, plus de plate-forme et le partout. novice et moi quatre mètres plus bas [6] ! L’ex-CP tomba sur l’humus : il a eu des écorchures. Je suis tombé sur des cailloux : rien ! Un drôle de coup de chance ! Mais déjà, les autorités [7] étaient là. On nous remonta, ou plutôt nous nous sommes remontés nous-même car nous n’étions pas abimés à ce point : nous pouvions même dire que nous n’avions rien. Enfin : nous avons donné l’occasion aux autres de rire un bon coup.

La hauteur d’où nous sommes tombés
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Après le dîner, il y eut le feu de camp où chaque patrouille "faisait" quelque chose. Les Castors firent [...] [8], les Hirondelles un mime très drôle : "Le chirurgien" [9], les Lynx des petites saynettes amusantes, les Cerfs une parabole mimée humoristiquement d’après les conseils du Père Turck, et les chefs firent une chanson mimée : "Adèle" ("... Car elle est morte, Adèle..."). Puis nous terminons par des évocations du camp et bientôt tout le monde alla se coucher joyeusement.

Vendredi 28 juillet

Nous nous levons à six heures et demie. Il faut se lever tôt avec tout le rangement qu’il y a à faire ! Aussitôt après la toilette, messe, couleurs, déjeuner (le petit) de la routine, commençons-nous à tout démonter (Tentes, doubles-toits, installations). Pour les installations, ce fut très facile, tant les Cerfs ayant un instinct démolisseur très poussé et c’est à celui qui lancera le plus loin dans le ravin les troncs qui composaient l table et les restes du feu, la plate-forme. Ce fut d’ailleurs une histoire pour aller enlever le brelage : ce fut le CP qui y alla...

Démontage de tente...
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Enfin le plus gros fut prêt à midi. Il faut dire que nous n’étions que deux : Jean-Patrick était parti avec le Père Turck le dimanche 22, Pio le soir du grand feu de camp, et Alain le matin à 11 h. Patrice Corre vient s’inviter pour manger avec nous. Nous avons une grosse boîte de maquereaux, une énorme omelette, deux boîtes de haricots et un camembert pour nous trois.

Camembert
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Pour le camembert, il n’y a que Patrice Corre qui en pris une petite part : je mangeai donc tout le reste (!). Nous ne nous sommes jamais si bien amusés.

L’après-midi, nous rangeons le reste du matériel et après une dernière inspection nous partons vers la ferme de la Coche où le car vient nous prendre à 6 h. Mais il a quand même fallu laisser deux caisses, tout du moins momentanément car la troupe d’Alger qui campait près de chez nous nous les renvoya ensuite, car le timon d’une charrette s’était rompu net au début de la côte à cause du surchargement de celle-ci.

L’autocar du départ
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Donc nous prenons le car à 18 h qui nous emmène à Die pour le train de 21 h 05 qui va jusqu’à Paris. À la gare, nous rencontrons la troupe d’Issy qui partait avec nous mais pas par le même train. Enfin nous partons. Dans notre compartiment, après Valence, Tout le monde Jean-Louis et moi dormons.

Le train du retour
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Arrivée : samedi 29 juillet

Quand je me réveille, nous sommes à 50 km de Villeneuve-St-Georges (Je me suis aperçu de cela par un panneau routier). Le temps est un peu couvert et il fait frais. Le terrain est extraordinairement plat par rapport aux montagnes du Vercors. Quand Jean-Louis se réveille, nous avons dépassé Villeneuve, nous sommes à 15 km.

Passage à Villeneuve-St-Georges
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Et bientôt c’est l’arrivée à Paris. Certains parents attendaient leus scouts respectifs qui revenaient tout joyeux. Il était six heures et quelques...

C’est après la gare que nous sommes séparés, tous aussi joyeux du bon camp et des activités intéressantes que nous avions faits.

Arrivée Gare de Lyon
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Et tout le monde rentra bientôt chez soi, en espérant faire encore mieux l’année prochaine.

Fin du récit
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Précédent : 4- Du lundi 17 au vendredi 21 : La descente du Verdon
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Notes

[1Lieu du rassemblement de la maîtrise d’un camp scout à cette époque, appelé aussi familièrement le "coin des chefs". NDA, 2009.

[2Une des patrouilles d’Issy-les-Moulineaux. NDA 2009

[3Toute référence à l’épisode de Grouchy et de Blücher pendant la bataille de Waterloo n’est que le fait du hasard ! NDA, 2009

[4N’allez pas croire que le dessin représente la réalité : les "prises" se faisaient "au foulard", c’est-à-dire que chacun avait un foulard dans le dos, glissé dans la ceinture, et qu’il fallait attraper. Si le foulard était pris on était tout simplement prisonnier... NDA, 2009

[5La troupe 1ère Issy. NDA, 2009.

[6Disons que 2m à 2,50 m devait être plus réaliste ! En tout cas, nous avons eu quand même de la chance ! NDA, 2009

[7Seulement celles du camp, qui ont du avoir la peur de leur vie ! NDA, 2009

[8Un blanc dans le texte ! NDA, 2009

[9Sketch rabâché, qu’on évite quelque peu aujourd’hui, mais qui avait fait rire le jeune scout que j’étais ! NDA 2009

PS

Cet article était originellement publié sur Scout un jour, un site animé entre 2004 et 2014 par des passionnés de l’histoire des Scouts de France.

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