Composition : la profondeur de champ

Pour mettre en valeur un élément d’une photo, on peut se servir des lignes de force, choisir un type de plan et on est supposé respecter plus ou moins la règle des tiers.
Et puis on peut aussi jouer sur des zones nettes et des zones floues en faisant varier la profondeur de champ.

La profondeur de champ, qu’est-ce que c’est ? 

C’est la zone d’une image dans laquelle tous les éléments sont nets. Observons l’effet d’un changement de profondeur de champ sur ces huit verres alignés au soleil.

L’appareil fait face au premier verre gris, dans le viseur seul le premier gobelet vert est net.

Petite profondeur de champ
Grande profondeur de champ : tous le sverres sont nets.

Sur la première image, un seul gobelet est net : la profondeur de champ est petite. Sur la troisième image de la série, tous les gobelets sont nets : la zone de netteté (on peut le dire comme ça, aussi) est grande.

Comment je fais pour augmenter ou réduire la profondeur de champ ?

Le plus courant est de jouer sur l’ouverture de l’objectif  : plus le diaphragme de l’objectif est fermé, plus la profondeur de champ est grande. (Donc une photo prise à f/22 aura une très grande zone de netteté, tandis qu’avec le même cadrage une photo prise à f/2,8 aura une très petite zone nette)

diaphragme

Ci-dessous, le diaphragme de l’objectif est complètement ouvert (peu fermé donc la profondeur de champ est courte).

Ci-dessous à nouveau, le diaphragme est beaucoup fermé (donc la zone de netteté est grande).

La distance entre l’appareil et le sujet principal a un rôle important. Plus l’objectif est proche de l’élément sur lequel on fait la mise au point, plus la profondeur de champ sera faible.

Ces deux images sont réalisées avec le même appareil et le même objectif, dont le diaphragme est toujours ouvert de la même manière à f/2,8. Ce qui change c’est la distance entre l’appareil et le tampon-mouton.

Sur la première image, seul le tampon est net. On ne peut pas tout lire sur la couverture du livre (petite zone de netteté). Sur la seconde image, on peut lire la couverture du livre (la profondeur de champ est donc plus grande).

Bon, avouons-le, les gobelets et les moutons, ça intéresse pas tout le monde.

Concrètement, à quoi ça sert de changer la profondeur de champ ?

Comme les lignes de force, choisir une profondeur de champ plus ou moins courte permet de mettre en valeur des éléments de l’image.

Sur cette image, on voit bien que quelqu’un utilise un couteau. Et c’est tout ce que dit cette image : on peut utiliser un couteau sur du bois. La profondeur de champ est ici très courte.

Ici, la zone de netteté est un peu plus grande : on distingue très bien la bougie, et on accède un peu au contexte.

Si on retourne aux deux images de gobelet plus haut, sur celle de gauche on voit que le verre est sur de la pierre, au sol. Sur celle de droite on en sait plus : il est au bord d’une falaise, au dessus d’une petit ville pas nette.

Pour des images de reportage, où le contexte est généralement important, mieux vaut privilégier une profondeur de champ moyenne qui ne coupe pas le sujet de son environnement.

Pour un portrait, choisir une faible profondeur de champ est généralement un bon moyen de mettre en valeur le sujet.

Pour aller plus loin, et comprendre ce qui se cache derrière cette technique, on y parle ouverture, taille de capteur, tout ça !

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